Mise au propre
Mon poème je l'ai tapé
Bien recopié à la machine
Et les brouillons je les ai déchirés
D'abord en deux
Et puis en quatre
Et puis en huit pour les jeter
Mais
Relisant les belles pages dactylographiées
La nostalgie me prend de mon brouillon vivant
Manuscrit
Raturé
Couturé des stigmates
- A l'encre bleue ou noire au stylo au crayon -
D'infimes sacrifices et de veilles
Variantes corrections
Impondérables repentirs
Les fragiles brindilles du fond de mes bosquets
Mon brouillon
J'aimais m'y promener comme en un lieu secret
Sur la route asphaltée de mes pages nouvelles
Trouverai-je
L'odeur des vieux talus qu'on n'a pas émondés
Et les bêtes furtives
Reviendront-elles ici traverser mon chemin
A grande circulation ?
De mes forêts j'ai fait
Une voie de passage
Tracé des coupe-feu
Y respirera-t-on l'air de nos premiers temps ?
*