Sonnet ronsardisant au fruit défendu
Douce Françoise, ainçois douce framboise,
Quand de Paris le manteau tout neigeux
Veut effacer les plaisirs de nos jeux,
Toi, rouge fruit, sur la neige pavoises.
Toujours ton nom, quelque part que je voise,
Le mien éclaire ainçois que le grand Feu
Qui dans l’été nous descendait des cieux
Pour m’assurer ta franchise, Françoise.
Las ! Désormais lorsque j’appelle en vain
Le fruit perdu pour soutenir mes jours
Et que j’attends sous l’écho qui me plaint
Un panier lourd de baisers en retour,
Je n’aperçois sur la froide pâleur
Ni rouge fruit, ni chaud baiser, ni fleur…
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