« Mais nous ne voulons pas du tout entrer dans le royaume des cieux : nous sommes devenus des hommes, - aussi voulons-nous le royaume de la terre. »
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra (4ème partie, p.359).
Prière d'incroyant
Ô mon Dieu qui n'existez pas
Regardez donc les pauvres hommes
Ici-bas
Tout misérables que nous sommes
Soldant les traites millénaires
De la Pomme.
C'était pourtant bien votre affaire
L'Eternité dont nous étions
Actionnaires…
Regardez donc ces brimborions
Ce qu'il reste de nos délices:
Nos passions
Et ces rides dont nos fronts plissent
Et le calvaire de nos chairs
Qui vieillissent
Et nos étreintes qui espèrent
Sous la moiteur de deux peaux nues
Sans mystère
L'Amour que nous avons perdu
De vos Jardins le fruit si bien
Défendu.
Mon Dieu cessez de n'être rien
Nous aurions tant besoin de vous
Tels ces chiens
Ces chiens errants parmi les loups
N'offrant plus que leur maigre échine
A leurs coups.
La pluie s'étend sur les collines
Où tu diffères tant Yahvé
Ta divine
Absolution de ce Péché
Que nous n'avons jamais commis
Tu le sais.
Alors ce que tu as promis
Ce Paradis peuplé de frères
Et d'amis
N'espérant plus de nos prières
Nous le ferons sans Dieu le Père
Sur la Terre.
*