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                                    NANTES  II

 

Il y avait les remous de la ville en fête

Il y avait dans les rues les gens qui sortaient du travail

Et leurs cris colorés

Il y avait une fontaine au bruit de source près de la Poste

Cette fontaine est lumineuse la nuit et scintille comme

                                                            l’Inconnu dans notre vie

Il y avait aussi

Des raies jaunes sur les pavés et dans le Passage Pommeraye

Ce magnifique escalier

Que nous descendons côte à côte

Pas à pas

Comme on descend en soi

 

Car il y avait toi il y avait toi

 

Et à des siècles de distance cette nuit-là

Il y avait le château de la Duchesse Anne

Des cygnes dérivaient au vent des douves le col

Enfoui sous l’aile

Nous sommes restés longtemps les regarder sans chercher le symbole

Il y avait encore à l’extrême pointe de la lumière chaleureuse d’un café

Cette terrasse nocturne ventée comme un rivage

                                                            *

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