Accueil

                    Délire d’amour

 

Tu es le bateau qui me porte

Tu es le vent dans mes cheveux

Aussi le vent sous ma porte

Ou quelque chose de mieux car

Tu es le grain crissant du sable

Tu es le monstre de mes nuits

Le fantôme imprécis la forme de mes rêves

Tu es

Oh encore mieux que cela

Le fruit qui pend aux arbres et tombe dans mes bras

Tu es aussi ces abstractions pour moi réelles

La douceur la chaleur l’odeur une caresse

Tu es la qualité du monde qui n’est plus étendu

Tu es la lumière profonde du souvenir

Tu es la bière au monde du devenir

La fermentation essentielle dans cette cuve infâme

Oh ma femme

Tu es ma femme

Tu es ma femme

Et puis ce soir tu es mon espoir

Jusqu’à demain

Tu es ce qui fait que je peux m’éveiller

Et sourire

Ou soupire

Mais ouvrir les yeux

Tu es comme l’eau captive des doigts

Insaisissable et nécessaire

A la vie

A ma vie

A la tienne

Tiens tu es le verre où je trinque

Tu es le verre où mon vin se répand

Tu es le verre qui coupe les enfants

Tu es comme le verre

Brisée

Tu es la cassure du monde

L’ouverture où le Néant bée

Tu es l’abîme et le bord de l’abîme

La paroi et la cime

Ce qu’il faut atteindre et ce que l’on tient

L’au-delà de tous les ici

Le chant dans un pot du pipi

Tu es cette bouteille d’encre Waterman sur ma table

Tu es le papier où j’écris

Que tu es mes yeux

Que tu es moi

Non pas que tu m’as

Que tu m’es…

                                                *

< Sommaire Poésie                                   Suivant >