C’était un chant d’amour
Ce qu’il faudrait se dire
Ça ne suffirait pas
L’espace entre nous deux s’étire tout au long
De ces courbes immenses de la voie
Qui me font basculer les marbres du couchant
Un grand vaisseau d’acier le train prend de la gîte
Sur le pan somptueux de robe de velours
Mauve qu’à l’horizon traîne quelque Déesse
La Souveraine de la Nuit
Appelle-t-on regard ce qui n’est partagé
Qui s’emplit simplement de nos instants perdus
Comme de larmes de statues
Ces instants qu’avec toi je n’aurais pas vécus
Car je suis seul
Dans la chenille de lumière
Un couloir
N’offre d’autre présent que de l’air un peu froid
Clore la porte
A glissière
Penser à cet élan si puissant qui m’emporte
Et me dire
Que ce n’est pas celui de mes désirs
Où trouver les paroles
Pour transmuer en chant
D’amour le chant des roues du solitaire
Et faire
Que tu ne restes plus si petite et si loin
Avec pour tout abri la douce peau fragile
De ton courage et de ta force
Ta carapace de tortue
D’Athènes
Elle est mon talisman de vie et d’espérance.
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